Comment faire face à l’émergence du phénomène Big Data ?

[Article rédigé en collaboration avec  Mathieu Millet]

LGA (Lise Gasnier) : Le Big Data a une dimension “métier” évidente : pour les entreprises, le défi est d’identifier les opportunités de business offertes par leurs gisements de données. Déjà, des “business cases” montrent la faisabilité et l’intérêt d’exploiter des données jusqu’alors “non valorisées”. Il devient possible d’en extraire une information utile pour mieux connaître sa clientèle, optimiser son marketing, détecter et prévenir des fraudes, analyser son image sur les réseaux sociaux et la valoriser, optimiser ses processus…

En s’inspirant des initiatives innovantes de leurs secteurs, les entreprises pourraient initier la réflexion “Big Data” autour de 2 questions basiques :

  • De quelles informations avons-nous besoin pour accroître notre efficacité et innover ?
  • Quelles sont les données sous ou inexploitées à notre disposition?

Le Big data invite les métiers à plus de liberté, plus d’audace dans leurs réponses.

Dans ce domaine comme dans les autres, répondre à la première question et exprimer des besoins précis prend du temps. C’est, de plus, une question à poser en continu. D’évidence, les objectifs métiers exigeront de produire sans cesse de nouvelles analyses, sur des données déjà traitées (donc les “ré-analyser”) ou non, avec des sources et formats inédits.

Pour répondre à la seconde question, les métiers doivent connaître les sources de données à leur disposition et savoir interpréter les données brutes, pour en saisir la pertinence et en extraire l’information utile. Sur ce terrain technique, il est évidemment souhaitable que la DSI les accompagne. Elle doit par conséquent démontrer sa maîtrise des données du SI, au-delà de la “zone de confiance” des données gérées dans les systèmes de base de données traditionnels de l’entreprise.

 

MMI (Mathieu Millet) : Pour la DSI, tout l’enjeu va donc être de pouvoir traiter la volumétrie et l’hétérogénéité des données pour ouvrir le champ des possibles aux métiers. Pour anticiper des besoins que les métiers ne savent pas exprimer aujourd’hui, elle doit se doter d’une architecture permettant d’emblée de collecter, stocker et analyser “plus” et “plus varié”. C’est bien d’une architecture agile que les métiers ont besoin.

Une approche initiale serait d’imaginer ce que serait son système Big Data en proposant quelques cas d’usage sur un « échantillon » représentatif de données, à la fois structurées (comme celle que l’on trouve dans les entrepôts de données) et semi-/non-structurées (logs d’applications, messages sur les réseaux sociaux, documents bureautiques, utilisation des données issues de l’Open Data…). Cette “promotion” du service permettrait ainsi à la DSI de présenter aux métiers la valeur ajoutée de ces données et d’anticiper un changement profond de son infrastructure. Nous l’avons vu : les technologies sous-jacentes sont innovantes et pointues. La DSI a tout intérêt à emprunter la pente douce de sa montée en compétence sur le “Big Data” ; surtout que les compétences sur le marché sont peu nombreuses et qu’aujourd’hui, une prise en main technologique est nécessaire.

L’autre axe de travail serait d’initier un dialogue avec les métiers pour mettre en commun leurs données, historiquement réparties et cloisonnées, dont la duplication entre différentes applications sera de facto très difficilement réalisable.

 

LGA : Quelle que soit l’hypothèse de travail, il sera évidemment nécessaire d’établir un dialogue constructif entre les métiers et la DSI afin d’assurer la réussite d’un tel projet d’envergure.

 

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