Réseaux sociaux d’entreprise : êtes-vous prêts à vous lancer ?

Dans un précédent article, nous avions vu qu’un réseau social interne ne peut fonctionner que s’il obtient l’adhésion des utilisateurs. Mais cela implique que  le RSE doit s’inscrive dans une culture d’entreprise propice à l’engagement des collaborateurs.

Comment déterminer si un contexte donné est favorable à la mise en place d’un RSE ? Voici  cinq critères qui vous permettront  d’évaluer la maturité de votre entreprise et de favoriser la mise en place d’une culture adaptée.

Définition d’objectifs spécifiques et mesurables, en ligne avec la stratégie de l’entreprise

Afin de s’imposer, le réseau social interne doit être le support d’une stratégie d’entreprise matérialisée par des objectifs business précis. Pour être pertinents, ces objectifs doivent être tangiblement reliés au métier de l’entreprise. Or il est souvent tentant de les réduire à quelques buzzwords devenus passe-partout  comme « devenir un social business » ou « passer à l’entreprise 2.0 ». C’est pourquoi il est conseillé de s’attacher à formuler les enjeux stratégiques du projet n’ayant recours qu’à des termes concrets et précis. Ainsi on préférera citer comme objectifs la réduction du turnover ou la diminution du temps de traitement d’une information. Cet effort permettra ensuite d’évaluer avec plus de précision la pertinence de la mise en place d’un RSE.

Propension des collaborateurs à l’échange : un terreau fertile à l’adoption d’un RSE

Le lien social entre les collaborateurs d’une entreprise constitue le moteur d’un RSE. Un tel outil ne pourra en effet fonctionner que si ses utilisateurs ont une réelle volonté d’échanger et de communiquer entre eux. Si l’entreprise possède déjà une culture collective, et des habitudes d’échange, le RSE viendra les renforcer. Si au contraire ces habitudes ne sont pas déjà ancrées dans la culture d’entreprise, le RSE ne pourra pas les créer. Il vaudra mieux alors se concentrer en amont sur le renforcement du lien social en instaurant par exemple des espaces d’échanges physiques.

Volonté de partage : valorisation du transfert de savoir entre collaborateurs

Au-delà d’un désir de communiquer, les utilisateurs potentiels d’un RSE doivent faire preuve d’une volonté d’entraide et d’échange de savoir. Ainsi les experts devront partager sur le RSE leurs connaissances, sans les considérer comme un capital personnel. La mise en place de cette culture du partage doit passer par une valorisation du transfert des savoirs avant le projet RSE. Les salariés et les managers devront être sensibilisés à l’importance et à la valeur de l’entraide et encouragés à la pratiquer.

Souplesse de la hiérarchie, encourageant les échanges informels

Un réseau social interne nécessite le passage d’une culture de la hiérarchie à la culture du partage. En effet, l’utilisation d’un RSE, bien que cadrée, est toujours relativement informelle. Les contenus qui y sont publiés ne sont pas forcément soumis à une validation préalable et sont ensuite ouverts aux commentaires et donc aux critiques. Par conséquent, le management doit être prêt à adoucir la traditionnelle rigidité hiérarchique afin de favoriser l’utilisation du RSE.

Climat de confiance, permettant le contrôle et non le jugement

Du point de vue des utilisateurs, participer à un réseau social interne les expose à un jugement. Cette crainte concerne d’abord la peur d’être jugés par des collègues susceptibles de dénigrer une publication ou une idée. Mais les utilisateurs appréhendent également d’être évalués par le management sur la base de leur participation au RSE. Afin de rassurer les collaborateurs, il est donc nécessaire d’établir un climat de confiance. Pour y contribuer l’entreprise doit être prête à faire preuve de transparence sur les objectifs du RSE et le contrôle qui sera exercé dessus. Il faudra notamment expliquer clairement qu’il s’agit d’un outil de collaboration visant à faire travailler ensemble les utilisateurs et non pas à les surveiller.

En somme, les habitudes des utilisateurs refléteront les valeurs de l’entreprise. Afin d’ancrer ces habitudes dans le quotidien de chaque collaborateur, l’entreprise devra faire évoluer sa culture jusqu’à la faire correspondre à ces valeurs.

Alors, prêts à vous lancer ?

[Article rédigé en collaboration avec Lucrèce Rolland]

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