Simplifier : le secret d’un pilotage économique optimal

Pour mieux piloter leurs coûts, les DSI ont encore souvent recours à des méthodes complexes ou inadaptées à leur contexte. Un meilleur pilotage doit pourtant au contraire passer par un retour aux fondamentaux et une simplification drastique du modèle de pilotage économique. Celle-ci doit s’opérer sur 3 niveaux : stratégie de prix, analyse des coûts et optimisation de la performance opérationnelle.

Stratégie de prix : évacuer la négociation sur les prix pour se concentrer sur la régulation de la demande

Le dialogue de gestion entre la DSI et les entités Métiers repose sur la dualité entre prix et volume par service acheté. Logiquement, le prix est révélateur de la performance financière de la DSI, et le volume de la consommation des services informatiques par les Métiers. La discussion doit donc porter sur ces deux axes.

La méthode ABC, en mettant fortement le focus sur la relation entre les coûts d’un service donné et son prix de « revente », focalise fortement le débat DSI-Métiers sur la notion de prix. Cette approche nous parait contre-productive :  la clé consiste à évacuer du dialogue DSI-Métier la négociation sur les prix pour se concentrer sur la régulation de la demande.

Pour ce faire, il est nécessaire de construire le catalogue en se basant sur des prix de marché, par construction acceptables par les Métiers, en mettant en place une véritable stratégie de prix au service des enjeux globaux de l’entreprise (incitation à la mutualisation, développement de services innovants, etc.). Le dialogue qui s’engage peut alors devenir vertueux en se focalisant sur les usages : quels sont les réels besoins des Métiers ? Avec quels niveaux de services ? Quels sont les inducteurs révélateurs de la consommation réelle ? Quelles sont les projections d’évolution des usages sur les années à venir ? Quels sont les nouveaux usages, voire les nouvelles offres à développer par la DSI ?

 

En parallèle, cette approche permet de focaliser le management de la DSI sur sa performance financière. En effet, le montant global des recettes générées par les services rendus peut mettre en évidence un écart avec le montant global des charges de la DSI. Cet écart, une fois identifié, doit être traité au travers d’un pilotage fin des coûts par nature de dépenses et un suivi des principaux indicateurs de performance opérationnelle.

In fine, le coût des ressources ne régit plus le tarif des services (modèle ABC). Au contraire, les besoins et la consommation des clients délimitent la dépense de la DSI, autrement dit son budget, faisant basculer l’entreprise dans un cycle vertueux de performance.

Analyse des coûts par nature : analyser et piloter finement les coûts en surinvestissant sur le contrôle de gestion

Cette nouvelle approche, vertueuse pour l’entreprise, accroît la pression financière sur la DSI et rend indispensable la professionnalisation et le renfort du contrôle de gestion. Celui-ci doit être en mesure de répondre aux spécificités du suivi et de l’analyse des coûts IT :

  • Conduite d’analyses coûts fixes / coûts variables pour être en mesure d’adapter rapidement le niveau de charge de la DSI en fonction de l’évolution des demandes Métiers ;
  • Mise en place d’un suivi par contrat : contrôle des volumes commandés, contrôle du réalisé au regard des prévisions, suivi des éventuelles pénalités financières, etc. ;
  • Pilotage des investissements au travers notamment du suivi de l’engagement des projets ;
  • Optimisation des charges de support.

Optimisation de la performance opérationnelle : se focaliser sur quelques indicateurs clés de performance opérationnelle

En complément de l’approche financière portée par le contrôle de gestion, il convient de contrôler que la transformation des ressources de la DSI pour délivrer les services soit la plus efficiente possible. Cela passe par la mise en œuvre et le suivi d’une série d’indicateurs opérationnels et non financiers.

Ces indicateurs ont pour objectif d’identifier puis d’optimiser les zones de non-performance opérationnelle. Ils doivent être limités en nombre mais suivis de façon extrêmement rapprochée par les opérationnels et le management de la DSI. La liste d’indicateurs à suivre doit également être remise à jour en fonction des évolutions de positionnement stratégique de la DSI et de l’identification de nouvelles zones de non-performance.

Pour une instance opérationnelle garante du résultat global et de la performance opérationnelle

Le pilotage de la performance économique se fait donc au travers de ces trois axes majeurs : stratégie de prix, contrôle des coûts et identification des zones de non-performance opérationnelle. La difficulté réside in fine dans la coordination et la priorisation des actions entre ces trois domaines.

Pour cette raison, il est indispensable de créer au sein de la DSI une gouvernance forte de ces sujets qui passe a minima par la mise en place d’une instance mensuelle associant l’ensemble des acteurs (management DSI, contrôle de gestion, opérationnels, fonctionnels). Cette instance, animée par le contrôle de gestion pour garantir la qualité des données analysées, doit être présidée par le management de la DSI, seul acteur à même d’arbitrer les leviers à activer et par là de parvenir à un pilotage global efficace.

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