Et si on supprimait tous les serveurs d’infrastructure locaux ?

Dans un contexte de rationalisation des infrastructures IT, tout composant informatique local est synonyme de coût d’exploitation lié aux gestes de proximité et de maintenance. À l’heure où les DSI cherchent à rendre disponible la digital workplace aux utilisateurs où qu’ils se trouvent, Cloud et centralisation sonnent-ils le glas des serveurs locaux ?

La problématique n’est pas simple. L’architecture IT locale des entreprises rend de nombreux services – services aux utilisateurs (fichiers, messagerie, impression…), services techniques (télédistribution d’application, antivirus, annuaire et authentification, services réseaux…) ou encore hébergement d’applications. S’ajoute à cette première complexité l’hétérogénéité des sites distants : nombre d’utilisateurs, bande passante réseau, usages et niveaux de service différents selon les besoins métiers…

Quelles sont les solutions techniques disponibles pour s’affranchir des serveurs locaux ? Quel impact sur l’expérience utilisateur et sur l’exploitation des services ? Sur le réseau ? Voici 3 clés pour réduire le coût de vos infrastructures locales.

Des quick-wins pour les petits sites

Dans la plupart des cas, supprimer les serveurs locaux sur les plus petits sites suffit à dégager des économies substantielles sans investissement notable. La première étape est donc la rationalisation.

Comment faire ? On supprime par exemple les serveurs locaux et, pour limiter l’utilisation de la bande passante WAN, on déporte les services directement sur les infrastructures locales existantes, comme par exemple les postes de travail. On parle alors de relais locaux.

La fonctionnalité Windows BranchCache – disponible depuis Vista / WS2008 – est un premier exemple. Il s’agit d’une sorte de mode peer-to-peer : les postes de travail adoptent le rôle de relais à la fois pour les fichiers utilisateurs, les packages SCCM, les mises à jour ForeFront… Ce type de solution est également disponible en dehors du monde Microsoft (fonction GUP de l’éditeur Symantec par exemple). Attention toutefois, ces fonctionnalités ont des limites et nécessitent un paramétrage fin : gestion des pics de charge, monitoring des stations relais, sécurité…

Concernant les services d’impression, le Direct IP Printing – transmission directe sans serveur d’impression du job d’impression vers une imprimantese développe. Windows 8 prend d’ailleurs en compte cette tendance en offrant nativement la fonctionnalité (Branch Office Direct Printing). Toutefois, l’installation des imprimantes et la gestion des drivers en mode Direct IP Printing doit être repensée pour éviter de générer une surcharge sur le helpdesk. Il est alors intéressant de considérer l’utilisation d’un outil spécifique pour adresser ces problématiques.

Il est également envisageable dans certains cas de remplacer les serveurs locaux par des appliances nécessitant une administration moins lourde qu’un serveur classique – notamment pour jouer le rôle de relais de télédistribution ou de cache pour les fichiers.

Pour aller plus loin, une centralisation des services IT nécessaire

Si la centralisation de ces services est plus classique et à présent maîtrisée pour des services tels que l’annuaire d’entreprise (Active Directory..) ou les services réseaux (DHCP, DNS…), cela reste bien souvent un challenge quand on aborde la question de l’accès aux fichiers et de leur restauration. Jusqu’à présent, la présence de serveurs locaux historiques était bien souvent expliquée par le besoin d’avoir un serveur des fichiers en local pour éviter les latences.

Dans cette optique de centralisation, la bande passante disponible devient donc un élément clé. Une étude site par site de cette dernière s’avèrera souvent nécessaire, sous peine d’altérer l’expérience utilisateur.

Un upgrade du réseau WAN pour augmenter sa bande passante reste possible et devient aujourd’hui de plus en plus accessible économiquement. À défaut, des boitiers de compression / cache réseau peuvent également être installés sur certains sites.

Quelques adhérences à garder à l’esprit pour ce type d’initiatives : la nécessité de redimensionner les infrastructures centrales et la difficulté de mutualiser boitiers de cache avec appliances réseaux hybrides.

Cloud et virtualisation pour un résultat optimal

Pour espérer un gain encore plus important, la refonte des infrastructures locales doit se faire dans le cadre d’une approche plus en rupture, poussée par des choix stratégiques et technologiques forts, tels que la virtualisation ou l’adoption de services Cloud. Ces choix ne sont pas neutres en termes de réseau et posent immédiatement la question de la disponibilité des services en mode déconnecté.

Le Cloud est également une possibilité lorsqu’il s’agit de services techniques. On pourra citer Windows Intune, qui embarque à la fois le patch management Microsoft (WSUS) pour la télédistribution d’application et l’antivirus ForeFront. Mais il faudra toutefois se poser les questions suivantes : en cas de bande passante WAN limitée, est-il judicieux d’en consacrer une partie à des services techniques ? Et si oui dans quelles proportions ?

 

Des services d’impression dans le Cloud – privé ou public – se développent également. On pourra citer Google Cloud Print – où les serveurs d’impression sont dans les datacenters du géant américain. Des limitations importantes existent encore (compatibilité des types de fichiers et des imprimantes) mais on répond ainsi à certains besoins liés à la mobilité (lancement d’une impression sur une imprimante corporate depuis une tablette…).

Le VDI supprime quant à lui le besoin de délivrer des services locaux de télédistribution ou d’antivirus par exemple, les postes étant eux-mêmes déjà centralisés. Toutefois, encore implémenté chez seulement 2 à 3 % de nos clients de manière massive, le VDI peut rarement être mis en place sur l’ensemble d’un périmètre client.

Pour mettre en place ces approches, le réseau devient le nerf de la guerre. Une stratégie innovante en la matière consiste à implémenter des réseaux hybrides, permettant de faire passer directement certains flux vers internet, là où ils transitaient auparavant par le WAN. Cette solution devient particulièrement pertinente lorsque des services sont sourcés dans le Cloud : accès direct aux serveurs dans le nuage, meilleure bande passante et diminution des coûts. Attention toutefois à la maitrise des flux (priorisation des flux, redondance des liens…).

On l’aura compris, l’arrivée à maturité des technologies (réseaux, infrastructures de gestion de l’environnement de travail, virtualisation) et l’arrivée de services techniques Cloud permet aujourd’hui d’aller chercher plus facilement des économies par une démarche de rationalisation et de centralisation partielle des services. Pour aller jusqu’à la centralisation complète des infrastructures locales, il est inévitable d’élargir l’étude pour considérer le même type d’initiative autour du poste de travail lui-même, tout en cherchant à optimiser la consommation du réseau WAN de l’entreprise qui permettra au passage de faciliter l’adoption de services Cloud. Préparez-vous, la Digital Workplace arrive !

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