Nouveau règlement eIDAS : en route vers une Europe de la confiance numérique

Le règlement eIDAS (Electronic IDentification And trust Services) est entré en vigueur le 1er juillet 2016. Comme rappelé dans notre premier article sur ce sujet, l’objectif de ce règlement est « d’instaurer un climat de confiance dans l’environnement en ligne » en fournissant un cadre européen intersectoriel complet pour des transactions électroniques sûres, fiables et simplifiées entre citoyens et entreprises.

 

VERS UN CADRE COMMUN

Bien qu’aujourd’hui le règlement reprenne la majeure partie des dispositions de la directive qu’il abroge, il y apporte cependant quelques modifications, et de nouvelles dispositions, renforçant ainsi cette reconnaissance européenne des services de confiance. Le règlement détermine notamment :

  • Les conditions dans lesquelles un État membre reconnaît les moyens d’identification électronique des personnes physiques et morales qui relèvent d’un schéma d’identification électronique notifié d’un autre État membre ;
  • Les règles applicables aux services de confiance, en particulier pour les transactions électroniques ;
  • Le cadre juridique pour les services de signatures électroniques, de cachets électroniques, d’horodatages électroniques, de documents électroniques, d’envoi recommandé électronique et les services de certificats pour l’authentification de site internet.

Contrairement à la directive 1999/93/CE, eIDAS est un règlement, il n’y a donc pas de transposition nationale, le texte est applicable pour l’ensemble des États membres.

 

VERS UNE HARMONISATION EUROPÉENNE : LES POINTS CLÉS

Le règlement introduit un certain nombre de nouvelles notions, parmi lesquelles on peut noter :

  • L’acceptation du document électronique en tant que preuve devant la justice;
  • La création d’un label de confiance pour un marché plus transparent ;
  • L’encadrement des méthodes de validation de signatures qualifiées par le biais de prestataires de services de confiance ;
  • Le service de conservation qualifié des signatures électroniques qualifiées pour garantir la fiabilité des signatures et donc leur valeur dans le temps ;
  • L’horodatage au niveau européen permettant une reconnaissance de la datation et de l’intégrité de données numérique et donc de la validité juridique du document dans toute l’UE ;
  • L’obligation pour les États membres de maintenir des listes de confiance des services et prestataires qualifiés et labélisés à disposition du grand public ;
  • L’assouplissement de la signature sécurisée : reconnaissance de la signature créée à distance par un tiers de confiance au nom du signataire pour faciliter les usages en mobilité.

Parmi les autres points remarquables, nous pouvons citer l’apparition d’un nouveau principe juridique : la signature électronique de personne morale. Le cachet électronique permettra donc aux entreprises et administrations de signer électroniquement en leur nom des documents afin de certifier leur provenance. Concrètement, un juge français ne pourra pas refuser un cachet ou une signature électronique apposé par un italien avec une solution allemande. Enfin, nous pouvons également souligner l’introduction de la notion de signature qualifiée côté serveur, ce qui permettra otamment le développement de nouvelles offres (en SaaS), objectif clairement affiché de ce nouveau règlement.

eIDAS définit ainsi une graduation en 3 niveaux de signature de personne physique, synthétisé dans le tableau ci-dessous, contre 2 niveaux anciennement pour la directive.

3 niveaux de signature physique

3 niveau de signature eidas

L’Europe s’intéresse à l’adoption de ces technologies dans les pays membres

Les autorités européennes, en particulier la direction générale de l’informatique (DG DIGIT) en charge des 4 piliers fondamentaux que sont l’eInvoicing, l’eDelivery, l’eSignature et l’eID, ont souhaité évaluer concrètement les forces en présence dans chaque pays. À ce titre, ils ont fait réaliser par Wavestone Luxembourg un sondage et organisé des groupes de travail à l’échelle européenne pour identifier les acteurs présents sur le marché et leurs besoins. Les différentes solutions pour stimuler l’adoption de chacun de ces piliers fondamentaux ont été analysées et discutées avec l’ensemble des acteurs. Résultats à venir !

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