Mix énergétique : quelques clés pour comprendre

Encore peu connue du grand public, la notion de mix énergétique s’impose peu à peu dans le débat sur la transition énergétique : plus qu’un sujet de discussion, le mix énergétique devient en effet un véritable enjeu pour les différentes parties prenantes, et constitue  un objectif à part entière – on parle alors de « mix cible »… Zoom sur cette notion.

Qu’est-ce que le mix énergétique ?

Toute l’énergie que l’on consomme (consommation énergétique totale) sur un territoire est issue d’une énergie primaire. Le « mix » (ou « bouquet énergétique ») désigne de fait la répartition, au sein d’une zone géographique donnée, des différentes sources d’énergies primaires consommées (pétrole brut, gaz naturel, charbon, énergie d’origine nucléaire, énergies renouvelables). Toutes les sources d’énergies primaires sont comptabilisées, ainsi que l’ensemble des usages (pour les transports, le chauffage des bâtiments, etc).

Comment se compose le mix énergétique en France ?

Les choix d’un pays ou d’une zone géographique en matière de mix énergétique prennent en compte trois facteurs essentiels : la disponibilité des ressources, l’ampleur et la nature des besoins en énergie, le contexte socio-économique et environnemental. Ces facteurs nous expliquent pourquoi l’Allemagne et la France ont fait des choix politiques radicalement différents pour leur mix énergétique :

Composition des mix énergétiques de la France et de l’Allemagne

L’évolution du mix français dans le temps reflète les efforts de la France, depuis le choc pétrolier de 1973, pour diminuer sa dépendance énergétique avec deux leviers principaux : l’augmentation de  la production locale et le rééquilibrage des différentes énergies au sein du mix de façon à diminuer la part des énergies fossiles, très largement importées. Concrètement, cela s’est traduit par une politique de développement de la production d’énergie nucléaire. L’Allemagne quant à elle, a basé son économie sur une industrie lourde et polluante très consommatrice d’énergies fossiles mais les changements sont en cours. Arrêt du nucléaire et développement des énergies renouvelables sont désormais les choix des nos voisins outre-Rhin.

Pourquoi parle-t-on aujourd’hui de mix cible ? Quels sont les enjeux ?

Notre mix français dispose  de sérieux atouts : la France produit beaucoup d’électricité, grâce au nucléaire, une électricité « décarbonée » et relativement bon marché, ce qui nous place parmi les pays d’Europe émettant le moins de CO2/ personne, et parmi ceux où l’électricité est la moins chère.

Il n’est pour autant pas complètement satisfaisant au regard des enjeux économiques et environnementaux. En effet la consommation énergétique globale va continuer à croître, celle de la France sans doute également. Or, 75% des émissions de CO2 proviennent de la combustion des énergies fossiles – dont il va falloir continuer à diminuer la part dans le mix. Par ailleurs, les sources d’hydrocarbures conventionnelles ne sont pas inépuisables, il est donc important d’anticiper leur raréfaction et la probable hausse de leur prix, d’autant plus probable que l’on atteint peu à peu les pics de production pour chacune de ces énergies.

C’est ainsi que la  France s’est désormais engagée sur 3 objectifs d’ici à 2020, qui constituent de véritables choix de société :

  • réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre ;
  • réaliser 20 % d’économies d’énergie et porter la part des énergies renouvelables à 20 % de la consommation d’énergie ;
  • diminuer la part du nucléaire de 75 % à 50 % d’ici à 2025.

Dans ce scénario, les consommateurs recourraient moins au pétrole et au charbon, au profit des énergies nucléaire et renouvelables, moins émettrices de GES : on parle d’une décarbonisation du mix énergétique.

Faire évoluer le mix en France, c’est d’une part se poser la question de la place du nucléaire et d’autre part celle des changements comportementaux à adopter pour s’adapter à une nouvelle donne énergétique. C’est aussi faire des choix économiques : en tout premier lieu celui de la création de véritables filières : celles des énergies renouvelables  (photovoltaïque, éolien, …) mais également celle de l’efficacité énergétique…

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