SSII interne versus SSII externe : David contre Goliath ?

Souvent critiquée pour son time to market ou ses coûts trop élevés, la SSII interne est un modèle fortement challengé aujourd’hui. Preuve en est : selon une étude récente réalisée par l’éditeur d’outils de BPM Cordys sur un panel de  650 dirigeants et DSI (dont 31 % en France), 38 % des entreprises françaises contourneraient leur DSI en adoptant des solutions Cloud.

À l’heure où les métiers aspirent à de plus en plus d’autonomie dans la gestion de leur SI et se laissent séduire par des services clé en main fournis directement par des sociétés externes, les SSII internes peuvent-elles concurrencer les poids lourds du secteur de l’infogérance ?

La SSII externe, champion en titre

Les chiffres d’affaires des SSII externes peuvent atteindre plusieurs dizaine de milliards d’euros. En France, le secteur des sociétés de services en ingénierie informatique représente environ 400 milliards d’euros et compte 250 000 emplois. Les SSII externes ont le vent en poupe, et pour cause : le modèle de ces sociétés permet aux DSI des plus grandes entreprises d’accéder rapidement à des compétences et expertises dont ils ne disposent pas en interne.

Elles offrent aux DSI flexibilité et qualité à faible coût, particulièrement sur des activités dites « de commodités » où les niveaux d’industrialisation et de standardisation sont élevés.

La SSII interne, un challenger de taille et d’avenir

La SSII interne a néanmoins beaucoup d’atouts et représente, par son positionnement et son historique, un sérieux compétiteur face à la SSII externe.

Pour commencer, l’appartenance de la SSII interne à l’entreprise la positionne comme un partenaire naturel des Métiers. La SSII interne dispose d’une relation privilégiée avec les Métiers et d’une connaissance précise et approfondie du contexte et de leurs besoins acquis par un accompagnement dans la durée. Elle démontre également une capacité à aligner ses priorités sur les leurs. Cet alignement est garanti par des mécanismes de gouvernance mobilisant la DSI et les Directions métiers.

Par ailleurs, la SSII interne sait investir et assurer les activités stratégiques de la DSI lui permettant de devenir un acteur majeur du développement des Métiers. Elle sait apporter une expertise « contextuelle » pour maîtriser l’évolution du SI dans la durée au travers d’activités d’urbanisation, d’architecture et d’évaluation de la pertinence des solutions proposées. Elle sait également piloter la mise en œuvre de projets complexes nécessitant une excellente connaissance des acteurs, des besoins et du SI. Enfin, elle a développé un vrai savoir-faire de pilotage de la qualité et des coûts lui permettant d’ajuster les moyens aux besoins des métiers. La mise en place de dispositif de gestion de la relation fournisseur permet notamment de garantir la flexibilité de la DSI dans sa réponse à la hausse ou à la baisse des besoins des Métiers.

Enfin, la SSII saura investir et innover, dans l’intérêt général de l’entreprise, pour répondre à des besoins spécifiques des Métiers là où la logique de performance économique ou opérationnelle à court-terme n’est pas favorable.

En somme, si de prime abord il paraît compliqué de mettre en compétition directe la SSII interne avec le marché mature et fortement concurrentiel des SSII externes, c’est en mettant en avant sa différence de positionnement qu’elle démontrera sa valeur ajoutée. En complément, c’est également en tirant parti des points forts des SSII externes comme l’industrialisation, la standardisation que la SSII interne saura maximiser la valeur apportée aux Métiers.

Back to top