Aller vers le Cloud oui, mais comment légitimer la DSI ?

Anticiper et fédérer l’ensemble des initiatives Cloud de votre entreprise est un enjeu clé pour vous, DSI. Vous risquez sans cela de vous retrouver en situation de devoir opérer ou intégrer en urgence de nouveaux services qui ne s’inscriraient pas dans une stratégie d’évolution globale du SI. Pour répondre à cet enjeu, nous préconisons la mise en place rapide et temporaire d’une petite équipe au sein de la DSI pour constituer un « incubateur Cloud ». Cette structure transverse a pour vocation d’accompagner les initiatives Cloud de l’entreprise pendant 2 à 3 ans, le temps qu’elles trouvent leur place dans une stratégie plus long terme. Regardons ce concept de plus près.

 

Des missions au service d’une adoption progressive du Cloud

En mettant en place un incubateur Cloud, la DSI se donne les moyens de piloter la trajectoire et le rythme de la transformation qu’induit le Cloud. Elle peut aussi promouvoir l’usage des services Cloud qui permettront de combiner au mieux innovation, maîtrise financière et maîtrise technique du SI.

Dans ce cadre, l’une des priorités de l’incubateur est de se faire connaître, de promouvoir son action afin de capter au plus tôt les initiatives Cloud qui pourraient émerger. Ceci fait, son leitmotiv doit être de favoriser ces initiatives en facilitant le déploiement et l’intégration de ces nouveaux services dans le SI.

Pour cela, il doit jouer un rôle de conseil et de contrôle dans le cadre des projets, pour anticiper d’éventuels écueils techniques ou juridiques réels, mais aussi permettre de relativiser un certain nombre de risques ou de freins non justifiés.

Il diffuse également son expertise et ses retours d’expérience issus d’initiatives précédentes, pour sensibiliser les Métiers et les équipes de la DSI aux impacts du Cloud. Ceux-ci concernent aussi bien le SI (problématiques d’intégration et de réversibilité, décommissionnement de l’existant pour justifier le ROI de l’initiative…) que l’utilisation des services (limitations fonctionnelles liées à l’usage d’une solution standard, perte de maîtrise sur les processus d’évolution et de gestion des changements…).

Ensuite, en s’appuyant sur une veille marché active, il identifie les périmètres du SI éligibles au Cloud et promeut les nouveaux usages porteurs de valeur pour l’entreprise.

Enfin, il a vocation à préparer la transformation de la DSI et du SI pour passer à l’ère du Cloud. Il animera ainsi les réflexions autour des évolutions et de l’outillage nécessaires à la DSI pour maîtriser les impacts du Cloud sur les plans suivants : compétences et organisation, modèle économique et pilotage des coûts, garantie de la qualité de service et de la sécurité sans oublier la mise en cohérence et l’homogénéité du SI.

Si son action est efficace, l’incubateur favorisera un passage en douceur vers une gestion industrielle des services Cloud par les équipes de la DSI.

Une structure visible et agile…

Pour assumer pleinement son mandat, l’incubateur doit bénéficier d’un haut niveau de sponsorship et d’un rattachement transverse au sein de la DSI pour être légitime et connu des Métiers.

Il doit également avoir la capacité de mobiliser les ressources de la DSI, sans pour autant s’inscrire totalement dans le cadre des processus classiques de la DSI. Ainsi, il sera en mesure d’accélérer et de favoriser les  initiatives, en  particulier lorsque le service Cloud concerné est en phase d’expérimentation ou de pilote. C’est la seule façon pour l’incubateur de réussir à ancrer la DSI dans l’adoption du Cloud et la seule façon de démontrer la valeur ajoutée que la DSI peut apporter aux utilisateurs. À l’image d’une cellule « Innovation », c’est au travers de la réussite durable des initiatives qu’il aura accompagnées et du changement d’image de la DSI qu’il aura véhiculé que l’incubateur prouvera sa propre valeur et justifiera l’investissement qu’il représente.

…mobilisant de larges compétences regroupées sur quelques personnes

Afin de conserver l’agilité nécessaire, l’incubateur doit rester compact : 3 à 5 personnes. En revanche, le succès de l’incubateur repose avant tout sur la qualité du casting de ces personnes.

Pour mener à bien les missions de l’incubateur, les profils à cibler sont ceux alliant compétences IT larges et parfaite connaissance de l’entreprise et disposant d’un leadership fort pour promouvoir de nouveaux usages et de nouvelles pratiques. De tels profils sont généralement des ressources critiques et libérer une partie de leur temps pour qu’ils se consacrent à l’incubateur est un réel investissement.

Cet investissement est un impératif pour la DSI. Même si l’appel à de la prestation externe est envisageable pour apporter compétences techniques et connaissance des offres Cloud, il n’est pas suffisant pour assurer la maîtrise de l’organisation et de l’existant de l’entreprise.

Si les bonnes ressources ne sont pas disponibles en nombre suffisant, mieux vaut privilégier le caractère compact de l’équipe à la couverture exhaustive des compétences nécessaires.

Quelles actions pour débuter ?

La priorité doit être donnée à l’accompagnement des initiatives qui permettront d’obtenir des quick wins visibles par le Métier et aux actions de communication valorisant les apports du Cloud et de l’incubateur. C’est par ce biais que l’incubateur pourra réellement être l’avant-poste de la transformation induite par le Cloud.

Deux éléments nous semblent essentiels à produire immédiatement par l’incubateur : un kit de sensibilisation aux bénéfices et aux impacts du Cloud (paiement à l’usage, localisation des données, évolution des relations DSI / Métiers…) et le catalogue des services Cloud déjà déployés ou à venir.

Une chose est sûre, l’objectif n’étant pas de pérenniser son existence dans l’organisation, l’incubateur doit avancer vite et donner la priorité à l’action et non à la réflexion !

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