Sans maîtrise, le Cloud n’est rien…

L’approche Cloud est par essence une approche « sur étagère ». Les entreprises sont naturellement conduites à souscrire différents services Cloud, chacun étant le meilleur de ce que sait offrir le marché sur son périmètre. Mais sans vision d’ensemble et sans anticipation, on s’expose à une mise en silos préjudiciable. Le SI perd alors en agilité, en exploitabilité, voire en performance économique… soit l’opposé des résultats escomptés. Voici quelques conseils pour ne pas se perdre dans les nuages et garder la main.

Les 4 clés de l’intégration des services Cloud

1 – Une intégration des données sans couture

Avec l’utilisation de services Cloud, on exacerbe le besoin de mettre en place des plateformes transverses d’échanges entre les différentes ressources, qu’elles soient Cloud ou internes. Cette problématique est essentiellement présente lorsque l’on s’appuie sur des services SaaS.

Il s’agit ainsi soit d’étendre les plateformes d’échanges traditionnelles aux services Cloud si elles offrent des connecteurs vers les interfaces (API) des applications Cloud, soit de s’appuyer sur des services d’échanges relais (Cloud ou internalisés), qui masqueront la complexité des interfaces et de leur évolution.

2 – Une gestion centralisée des identités

Celle-ci est essentielle pour fournir aux utilisateurs un accès sans couture à l’ensemble du SI, qu’il soit en mode Cloud ou non. Elle doit notamment permettre de gérer le cycle de vie des comptes utilisateurs (décommissionnement, gestion du mot de passe…).

Cet aspect est trop souvent négligé. Il arrive par exemple de laisser des accès ouverts à des employés ayant quitté la société, l’exposant à de la surfacturation et à d’importantes brèches de sécurité. La DSI doit donc mettre en œuvre une gouvernance des identités globale ainsi que l’outillage adéquat.

3 – Des référentiels communs de service management

Pour que la DSI puisse garantir les niveaux de services de l’outil informatique (disponibilité, impact des changements, capacité d’évolution…), il est nécessaire qu’elle puisse intégrer les services Cloud à ses référentiels de service management. Ils auront notamment un rôle primordial pour gérer les changements. En effet, les services Cloud évoluent constamment, en cycle rapide, sans que les clients puissent s’y opposer. Les analyses d’impacts doivent donc être précises et le plus automatisées possible. Pour s’adapter au Cloud, les référentiels devront intégrer des ressources fournies en mode as-a-Service, pour lesquels les aspects de localisation ou de dépendance à des ressources physiques ne sont pas connus.

4 – Des portails de services par usage

L’une des composantes essentielles du Cloud est l’aspect self-service. Pour optimiser l’apport des services Cloud, il est primordial de limiter le nombre de points d’entrées pour les demandes de ressources, les déclarations d’incidents et le suivi des consommations, et ce quel que soit le nombre de fournisseurs.

En revanche, il n’est pas nécessaire de se limiter à une seule interface globale pour l’ensemble des services de la DSI. Il s’agit ici de fédérer les différents portails de services qui seront instanciés par typologie d’usage et de population. Pour ce faire, il faut anticiper au plus tôt une cible globale d’intégration puis s’appuyer sur un outillage adapté aux services souscrits et à l’existant. Cet outillage est à déployer progressivement à l’occasion de chaque projet Cloud jusqu’à atteindre la cible.

Une stratégie d’outillage à définir en fonction de la stratégie Cloud

La cible d’outillage sera à définir en fonction de la stratégie Cloud. Dans une stratégie à dominante SaaS, le challenge majeur sera d’intégrer sans couture les nouvelles applications au SI. Il faudra donc en priorité traiter les problématiques d’intégration de données, la gestion unifiée des identités et le portail de services. Si la stratégie Cloud est essentiellement IaaS, les enjeux seront plutôt liés à la gestion de ce nouveau parc de ressources. Il faudra alors se doter rapidement d’un outillage permettant d’adresser la problématique de service management.

Deux types d’acteurs constituent actuellement le marché de l’outillage Cloud, qui est en phase d’évolution rapide. D’un côté, des startups aux offres fonctionnellement riches mais dont la pérennité n’est pas toujours assurée. De l’autre, des fournisseurs traditionnels avec des offres qui sont soit balbutiantes, soit issues de rachats récents, donc peu intégrées au reste de leur gamme et en passe de subir des évolutions majeures.

Ces solutions n’étant pas pleinement satisfaisantes, deux stratégies de déploiement s’offrent aux entreprises.

Si l’on est dans un rythme d’adoption du Cloud plutôt lent, mieux vaut temporiser en s’appuyant sur l’outillage existant et en l’adaptant au cas par cas. Par exemple, des transferts de fichiers non automatisés peuvent suffire dans un 1er temps pour assurer le provisioning des identités. Cette stratégie évite d’investir dans des solutions peut-être non pérennes, au prix d’un surcoût modéré en opérations.

En revanche, si l’on souhaite adopter une démarche volontariste et cadencée vers le Cloud, il n’est plus possible de temporiser au risque de voir exploser ses coûts d’opérations. Il faut donc expérimenter ce que le marché sait fournir ! L’outillage Cloud-ready, qu’il permette l’intégration de données, la gestion des identités et le service management ou offre un portail de service, embarque de toute façon un ensemble de connecteurs vers  les fournisseurs du marché. Charge ensuite à l’éditeur de la solution de les maintenir à jour en fonction des évolutions apportées par les fournisseurs Cloud.

Dans tous les cas, un impératif : rester en veille permanente pour adapter sa stratégie aux évolutions des standards, à leur niveau d’adoption par le marché et aux mouvements de consolidation.

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