Virtualisation : une hyper compétition entre VMware et Microsoft

La virtualisation est désormais incontournable et couvre en moyenne 70% du parc des entreprises. Alors que VMware est le leader incontesté, Microsoft  arrive chez les grands comptes en challengeur, avec une politique commerciale agressive.

Microsoft est-il vraiment capable de mettre en difficulté VMware ? Faut-il migrer vers Hyper-V ? Adopter une stratégie « multi-sourcing » ? Autant de questions que se pose le marché et auxquelles nous avons tenté de répondre.

Microsoft, un sérieux challenger de VMware

Depuis l’avènement de la virtualisation x86, VMware est le leader incontesté du marché. La majorité des grandes entreprises utilisent sa solution vSphere et en sont satisfaites.

Cependant, comme toute situation de quasi-monopole, cette domination du marché entraîne des préoccupations. Les produits VMware sont chers et la politique commerciale peut évoluer rapidement (la mise en place d’une facturation à la mémoire vive utilisée, abandonnée par VMware par la suite, avait suscité un tollé auprès de ses clients).  De plus la réversibilité est complexe et coûteuse.

De son côté, Microsoft a décidé d’accélérer sa pénétration du marché en intégrant le produit Hyper-V dans Windows Server depuis la version 2008. Jusqu’ici en retard techniquement, Hyper-V s’est amélioré à chaque itération jusqu’à devenir, avec Windows Server 2012 R2 et la suite System Center, un sérieux challengeur de VMware.

Aujourd’hui, la course entre VMware et Microsoft ne se concentre plus sur les caractéristiques techniques maximales ou sur les fonctionnalités. En effet, bien que différentes, les deux solutions répondent à la très grande majorité des besoins (qui a besoin d’une machine virtuelle avec plus de 64 vCPU ?).

Alors comment choisir ? En pratique, VMware reste encore en avance au niveau de l’exploitabilité  et dispose d’un plus grand écosystème de composants compatibles, alors qu’Hyper-V est généralement plus compétitif financièrement.

Au-delà de ces points (qui sont à relativiser selon le contexte de chaque client et les accords éditeurs), ce sont la vision et les trajectoires des deux géants qui doivent être pris en considération.

Deux trajectoires différentes, mais une vision Cloud commune

Les deux constructeurs partagent en effet une vision du Cloud similaire, basée sur le pilotage unifié de ressources internes au sein d’un Cloud privé et externes au sein de leur Cloud public ou de celui d’un partenaire. En revanche leurs trajectoires sont différentes et liées à l’historique.

Ainsi VMware, fort sur la virtualisation on-premise, a développé une offre de Cloud privé complète et résiliente avant de développer des services de Cloud public (vCHS) et une interconnexion avec un réseau de partenaires (Amazon, OVH, et plus généralement tout fournisseur proposant un connecteur vCloud).

De son côté Microsoft a eu une approche inverse. Il est parti de son Cloud public Azure, lancé bien plus tôt, et a développé dans un second temps son offre de Cloud privé basée sur Hyper-V (avec la suite System Center et Azure pack) en intégrant progressivement les fonctionnalités développées pour Azure.

Qu’en conclure ? Nos deux géants ont une vision fondamentalement différente dans la conception des architectures du Cloud public ! Quand Microsoft adopte une approche où l’application doit intégrer la haute-disponibilité au sein de son architecture (concept dit du design for failure), VMware part au contraire du principe que c’est à l’infrastructure d’offrir des services résilients.

Qu’aller chercher avec Hyper-V ?

Le principal intérêt reste financier : Hyper-V est compétitif. Pour une entreprise ayant un important parc Windows Server, les licences nécessaires sont souvent déjà acquises par l’entreprise (licences Windows Server Datacenter et System center). Le levier d’économie est alors substantiel.

Un autre intérêt est la mise en place d’une stratégie de Dual Sourcing, en ayant une ligne de service Hyper-V et une ligne de service VMware. Ainsi, l’entreprise peut rester indépendante des fournisseurs tout en ayant de plus gros leviers de négociation.

En revanche, il ne faut pas sous-estimer la complexité et le coût d’un projet de migration d’une partie d’un parc. Une approche « Big Bang » est trop risquée et nous conseillons plutôt d’adopter une approche progressive.

Comment ? En commençant par expérimenter Hyper-V en démarrant un pilote sur un périmètre limité et non critique (par exemple quelques environnements de test / staging). Ce pilote permettra de vérifier l’exploitabilité de la plateforme et d’acquérir les compétences en interne. Une généralisation pourra être envisagée par la suite sur une filière complète (environnements de développements et de tests par exemple), selon  les résultats et les opportunités.

Si vous souhaitez aller plus loin en matière de « dual sourcing » et simplifier l’architecture globale, il est préférable de piloter les infrastructures Hyper-V et VMware avec la même solution. Microsoft (avec SCVMM), VMware (avec vCAC) ou des tiers (comme HP avec HP OO) proposent des outils, permettant alors de tirer bénéfice des deux plateformes, tout en simplifiant l’exploitation.

Et la cerise sur le gâteau ? Opter pour ces outils permettront à l’entreprise de se préparer à une approche Cloud Hybride !

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