Quand la valorisation de la donnée bouleversera le secteur énergétique…

Chaque minute, Google traite 6 millions de requêtes internet, 350 milliers de tweets sont émis et 695 mille statuts Facebook sont mis à jour ! Des chiffres vertigineux qui illustrent la réalité du Big data, ce phénomène de croissance exponentielle de la donnée sous toutes ses formes.

Valorisation de la donnée : entre opportunités et défis

Données de circulation urbaine, informations médicales, consommations énergétiques, historiques des navigations sur internet… La numérisation de l’information engendre dans tous les secteurs d’activité une production jusqu’alors inégalée de données. Toutes ces informations représentent pour les entreprises l’opportunité d’affiner leurs modèles prédictifs, de mieux répondre aux attentes et besoins de leurs clients et d’améliorer leur efficacité interne. Pour y parvenir, elles doivent être capables d’analyser en quasi temps réel ces données de nature variée (déstructurées, dans un langage naturel, de diverses sources et formats et dont la véracité ne peut être certifiée) et issues de différentes interactions (géo-localisation, internet des objets, échanges entre personnes…).

Et cela implique de mettre en place de nouveaux moyens de gestion. Aujourd’hui la maturité des nouvelles technologies d’analyse permet de traiter le volume, la variété, la vélocité et la véracité[1] de ces données d’un genre nouveau : c’est la valorisation de la donnée.

S’inspirer des secteurs en pointe dans la valorisation de la donnée

Les entreprises du web, de la grande distribution et du transport se distinguent par leur maturité dans ce domaine. Grâce à l’agrégation de leurs données internes à des données sectorielles et extra-sectorielles ainsi qu’à l’analyse qui en est faite, elles améliorent l’expérience client et optimisent leurs processus internes.

En comparaison de ces secteurs, les initiatives dans l’énergie sont encore peu développées. Elles se limitent pour le moment à la valorisation des données internes à l’entreprise, parfois agrégées à des données externes comme la météo. Chaque maillon de la chaîne de valeur énergétique est pourtant concerné ! Valoriser les données permettra de créer de la valeur pour les acteurs de l’énergie, de renforcer leurs espaces de légitimité et de développer et de défendre leur position dans l’écosystème.

Améliorer les processus internes pour plus d’efficacité

Dans le secteur de l’énergie, la valorisation de la donnée est d’abord une opportunité pour améliorer les processus internes. D’une part, cela devrait leur permettre d’optimiser les investissements en amont. D’autre part, les producteurs, les transporteurs et les distributeurs pourraient anticiper les incidents et les traiter plus rapidement et à moindre coût.

Le succès des services d’analyse des données réseau de la start-up étasunienne C3 Energy confirme cette opportunité. Elle utilise un algorithme d’agrégation de données hébergées dans le cloud : données de comptage télé-relevées depuis les concentrateurs, données provenant des compteurs intelligents déployés chez les consommateurs, données marchés achetées à des entreprises comme CalStarn Data Quick, Google, Energy Star…  Les solutions de C3 Energy ont ainsi permis aux gros distributeurs et fournisseurs américains de réaliser 12 milliards de dollars d’économies depuis 2009 grâce à une meilleure gestion des incidents et du maintien de l’équilibre production/consommation.

Affiner la connaissance client pour mieux cibler ses offres

Les acteurs de l’énergie peuvent également s’inspirer des secteurs du web, de la grande distribution, du transport et de l’assurance. Ces derniers utilisent la valorisation de la donnée pour affiner la connaissance client et développer des offres plus en adéquation avec leurs besoins spécifiques.

Des initiatives existent déjà : Nest, par exemple, propose un thermostat intelligent qui auto-apprend les préférences de l’utilisateur (confort, rythme de vie) et s’adapte à l’environnement extérieur (conditions météo). Le business model de la start-up Californienne repose sur le volume de données gigantesque dont elle devient dépositaire : cela lui permet de proposer aux utilisateurs des services complémentaires en partenariat avec les énergéticiens. Elle travaille notamment avec certains fournisseurs pour faciliter les actions d’effacement pendant les pics de demande. Ce système combine donc connaissance client et amélioration des processus internes.

L’utilisation des données hors-secteur et l’analyse des informations diffusées par les utilisateurs eux-mêmes sur les réseaux sociaux par exemple, sont deux leviers ambitieux de développement à activer pour tirer parti à 100% des possibilités apportées par le Big data. ERDF a fait le pari de l’exploitation des données extra-sectorielles pour développer son outil cartographique PRECARITER. Ce service statistique à destination des collectivités territoriales recoupe un éventail de données publiques portant sur le parc résidentiel français, sur la mobilité, les ménages, leurs revenus et certaines données collectées par ERDF.

Au regard de la valeur ajoutée apportée par la valorisation de la donnée dans d’autres secteurs, les opportunités de valorisation dans l’énergie sont importantes.


[1] Les désormais 4 V du Big data

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