Application management : quels fondamentaux ?

Dans les démarches d’optimisation des directions informatiques, la conduite applicative (ou application management) fait souvent débat. Soucieuses de rationaliser les activités cœur de leur SI, les DSI pistent en effet les redondances, industrialisent les activités voire les externalisent… Et si la conduite applicative doit être optimisée, il est en revanche nécessaire d’analyser avec finesse ses activités pour le faire intelligemment. Comment répartir les responsabilités sur ces activités ? Y-a-t-il des critères à respecter ? Ou encore un type d’organisation particulier à adopter?

 Des activités au contour bien défini…

La conduite applicative garantit le bon fonctionnement au quotidien des applications de l’entreprise. Ses activités font appel à un panel de compétences large, du savoir-faire technique à la connaissance du métier. Elles se scindent en deux catégories : l’exploitation technique et la conduite fonctionnelle, spécifique à chaque application métier.

Les activités d’exploitation sont portées par les équipes de Production, responsables notamment de l’atterrissage des applications dans l’exploitation, l’installation et l’exploitation des composants middleware, la mise en place et le maintien en conditions opérationnelles du plan de continuité des activités d’exploitation applicative et technique, la supervision de l’ensemble…

Les activités de conduite fonctionnelle sont quant à elles assurées par les Études et portent sur le cœur de l’application : administration des données et mise à jour du paramétrage applicatif, réalisation des évolutions et corrections demandées par le métier, résolution d’incidents, etc.

 … mais aux rôles parfois disputés

C’est autour du plan de production, c’est-à-dire les traitements périodiques d’une application et ses interactions avec le reste du SI, qu’apparaissent les discussions. Il est parfois envisagé de confier sa surveillance à la Production pour tirer profit de la plage de service souvent étendue des équipes en charge de la supervision technique du SI.

Mais c’est sans tenir compte de l’incompatibilité entre la surveillance cadencée d’un plan de production et la réactivité attendue d’un superviseur en cas d’événement sur le SI d’une part, et des compétences fonctionnelles requises pour la reprise des flux d’autre part.

Le plus pertinent est sans doute de ne positionner dans les équipes de production mutualisées que les activités documentées (procédures) et de confier l’analyse poussée des dysfonctionnements et la reprise des données et flux aux équipes en charge de la conduite fonctionnelle.

 Qui fait quoi : un débroussaillage nécessaire !

La clarification du positionnement de la conduite applicative peut constituer un véritable levier d’optimisation. Il n’existe pas de modèle « unique » pour positionner cette activité qui, au sein d’une entreprise, peut reposer sur divers modèles organisationnels en fonction du domaine métier, d’une application ou encore d’une organisation d’un fournisseur.

Une fois ce défrichage réalisé, il est important de supprimer les redondances, pour clarifier les périmètres de responsabilité entre les Études et la Production et ainsi d’identifier les pistes d’externalisation des activités standard.

 Vers quel modèle d’organisation évoluer ?

La meilleure formule consiste finalement à  confier plutôt aux Études la conduite fonctionnelle car ces derniers disposent des compétences fonctionnelles et de la connaissance du métier requise pour ce type d’activités.

L’exploitation technique des applications, côté Production, peut de son côté reposer sur deux modèles différents. Le premier consiste en une équipe unique conservant les compétences d’exploitation des serveurs et middleware. Le second repose de son côté sur deux équipes d’exploitation, l’une centrée sur les middleware et l’autre sur la couche technique (OS et matériel).

Attention cependant : quel qu’il soit, le découpage organisationnel doit se retrouver dans le catalogue de services de la DSI : une offre orientée « exploitation technique des applications » et l’autre « maintien en conditions opérationnelle des applications ». De ces offres de services découlent naturellement les périmètres de responsabilité. Ces fondamentaux étant posés, à vous de jouer !

 

 

 

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