Le Cloud computing : vers une DSI orientée service ?

Le Cloud computing n’est plus simplement un effet de mode, c’est un sujet de fond qui vient bousculer notre utilisation des ressources informatiques. Techniquement, rien de révolutionnaire, la plupart des couches nécessaires à sa mise en place s’appuient sur des outils matures (virtualisation, orchestration…). En revanche, adopter le Cloud implique pour la DSI un changement de posture, plus ou moins profond selon son degré de maturité.

Le Cloud impose-t-il une évolution forcée ?

Le Cloud simplifie l’accès à l’outil informatique en focalisant l’énergie de l’utilisateur sur le choix du service plutôt que sur la démarche de mise en œuvre. Cette facilité d’accès à des services « clé en main » peut inciter les Métiers de l’entreprise à traiter directement avec les offreurs Cloud sans impliquer la DSI. Pour contrôler l’adoption des services Cloud, la DSI doit devenir un acteur incontournable de ses Métiers : non pas en s’imposant mais bien devenant un partenaire légitime du Métier, apporteur de valeur ajoutée aux services Cloud.

Une priorisation des chantiers nécessaire

Le Cloud n’est pas qu’un outil technique à destination de la DSI seule. Il est essentiel de mettre en place sa stratégie Cloud en impliquant la Direction de l’entreprise pour prendre en compte l’existant et les besoins à venir, en déduire le périmètre éligible et enfin choisir ses modèles de sourcing (Public et/ou privé) et le type de Cloud (IAAS, PAAS et/ou SAAS) adapté aux cas d’usage. Deuxième étape pour la DSI : promouvoir cette stratégie auprès des Métiers avec ses sponsors en valorisant les apports de la démarche et en éclairant les contraintes liées à son utilisation.

A ce stade la DSI devra choisir entre 2 positionnements :

1) Un accès direct des métiers aux fournisseurs Cloud

La DSI ne porte pas la responsabilité du choix des fournisseurs mais apporte son expertise sur les dimensions :
•    Contractuelles, en mettant à profit l’expérience de la DSI pour définir les engagements en matière de niveau de service, de traçabilité, de pilotage des coûts…
•    Techniques, en accompagnant les projets sur l’intégration des services Cloud dans le SI de l’entreprise tout en respectant les contraintes internes de sécurité et d’échanges de données
•    Légales, en apportant sa connaissance des contraintes liées à l’hébergement des données (données personnelles, données sensibles d’entreprise, législation française, contraintes sectorielles…)
•    De réversibilité technique et opérationnelle, pour préparer en amont le désengagement d’un fournisseur.

2) Une DSI « broker de Cloud »

La DSI se positionne comme l’interlocuteur unique à la fois du Métier et des fournisseurs Cloud.  Le rôle d’expertise reste d’actualité et voit son périmètre étendu par une fonction de gestion des  relations clients et fournisseurs. La DSI est alors en responsabilité :
•    D’intégrer des services Cloud technique ou métier au catalogue de la DSI
•    De piloter et de garantir la qualité des services exposés par la DSI
•    De définir et de mettre en place les outils permettant une intégration au SI des services Cloud (IAM, échanges, service management…)
•    De faire évoluer ses processus internes pour fournir un service utilisateur unifié indépendamment des modes de sourcing
•    Et bien sûr, de fournir ces services Cloud au meilleur coût du marché à ses utilisateurs !

Bien que la stratégie de positionnement soit à définir suivant le contexte particulier de chaque entreprise, une majorité aura intérêt à adopter un positionnement « broker de Cloud ». Ce positionnement permettra de définir une stratégie IT globale cohérente entre les besoins internes et les possibilités offertes par les fournisseurs. Elle permettra ainsi de tirer toute la valeur économique et qualitative d’une approche Cloud par le biais d’achats massifiés et intégrables de manière standardisée au SI.

Les « temps métiers » et les « temps IT traditionnels» n’ont plus la même échelle, le Cloud est un des vecteurs de transformation qui permet de contribuer à la performance globale de l’entreprise. Néanmoins, pour combler ce décalage, la DSI doit être en perpétuelle transformation pour fournir les moyens nécessaires aux ambitions de l’entreprise.

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